Vers une déclaration unilatérale d’indépendance ?

Vers une déclaration unilatérale d’indépendance ?
13 mai 2025

Vers une déclaration unilatérale d’indépendance ?

Bonjour à tous,

L’association revient vers vous cette semaine  suite à l’intermède de Deva qui n’a abouti à aucun accord  concernant l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.

Beaucoup de gens se demandent ce que l’avenir proche leur réserve, en particulier les mois à venir.

Si les élus de l’Eveil Océanien estiment qu’il faudra attendre les futures élections présidentielles au niveau national en 2027, d’autres comme les loyalistes, fidèles à eux-mêmes, continuent de se focaliser sur les élections provinciales de fin 2025 afin de conserver leurs postes, ce qui en dit long sur l’état de notre démocratie représentative que nous estimons qu’il est temps de remplacer (cf. La démocratie représentative est morte, place à la démocratie directe ou semi-directe – APROFED  ).

Il faudra cependant  observer avec attention une autre échéance beaucoup plus proche, à savoir celle du 24 septembre 2025, évoquée à plusieurs reprises par les indépendantistes et qui pourrait faire l’objet d’une déclaration unilatérale d’indépendance (DUI) avec formation d’un gouvernement provisoire de Kanaky, comme dans les années 1980, qui ne serait plus simplement symbolique. Nous pourrions ainsi passer, en cas notamment d’une nouvelle tentative de dégel du corps électoral ou d’un avancement de la date des élections provinciales, d’une insurrection en mai 2024 à une révolution en septembre 2025. Cette dernière pouvant être pacifique à l’indienne (Gandhi) ou à l’allemande (en 1989) qui amena à la chute du mur de Berlin.

 

C’est en tout cas la réponse apportée par l’IA aux questions suivantes que nous lui avons posées :

– comment les Kanaks pourraient-ils gouverner la Calédonie même sans l’approbation de la France ?

– quelles sont les étapes qui permettront aux Kanaks d’établir un gouvernement kanak sans l’aval de la France ?

– Fournir trois exemples historiques de mouvements indépendantistes unilatéraux qui peuvent éclairer les options (et les difficultés) d’une stratégie kanak sans l’approbation de la puissance coloniale

– Fournir un scénario réaliste en plusieurs phases qu’un mouvement indépendantiste kanak  pourrait suivre pour établir un État kanak, en s’inspirant des précédents internationaux tout en tenant compte du contexte néo-calédonien

– Qu’est-ce qui aurait permis à la Catalogne d’accéder à l’indépendance lors de la crise de 2016-2017 ?

– Fournir les erreurs de communication et de stratégie politique du mouvement indépendantiste catalan pendant la crise de 2016-2017  et comment  l’État espagnol a pu contrer efficacement la tentative d’indépendance catalane

Retrouvez toutes ces questions et réponses dans le document suivant :

Exemples de DUI dans le monde et appliquée à la NC

Bien que cette option de DUI ait très peu de chances de succès  comme le démontre l’IA, il convient également de rappeler qu’une  option plus radicale comme Gossanah n’est pas à exclure.

C’est pourquoi l’association appelle les indépendantistes à se rapprocher de ceux qui portent la véritable notion du fédéralisme,  (cf.  Le double fédéralisme – une vision partagée par A.Christnacht – APROFED  ,  Le fédéralisme selon la vision de Pierre Bretegnier – APROFED,  Conférence « Faire un pays, la créativité juridique au service d’un destin commun » – APROFED,  Esquisse pour le futur statut de la Nouvelle-Calédonie par JJ Urvoas – APROFED  ),  seule solution intermédiaire, appliquée ailleurs sur le territoire depuis 40 ans, et non celle tronquée présentée par les loyalistes, et l’Etat diront certains, vouée à l’échec dès le départ.

L’association tient également à rectifier et rappeler, au vu des propos du député indépendantiste, que le double fédéralisme, interne et externe, et plus largement le concept de fédéralisme, que nous promouvons au sein de l’association depuis le début de l’insurrection de 2024  n’est en rien le projet soutenu par les loyalistes  qui, nous le répétons, n’est en rien de près ou de loin  du fédéralisme (cf.  Le projet de « fédération territoriale » des loyalistes n’est pas du fédéralisme – APROFED,  La « fédération territoriale », une notion qui divise – APROFED  ,  Nouvel avis sur le projet de « fédéralisation territoriale » soutenu par les loyalistes – APROFED  ).

Les accords de Matignon-Oudinot puis de Nouméa ont permis l’instauration de ce concept de fédéralisme, avec un fédéralisme interne. Il ne reste aujourd’hui qu’à finaliser ce processus par l’instauration d’un fédéralisme externe visant à revoir les relations avec la France, en recouvrant, nous le répétons, notamment la souveraineté législative (cf. l’association pour la souveraineté législative APROFED – APROFED  ) ainsi que certains pouvoirs comme la compétence judiciaire, voire en se dotant d’une Constitution telle que proposée par l’État,  en vue d’acquérir une autonomie plus large et renforcée  au sein de la France  , que l’on pourrait qualifier de « petite indépendance »  avant l’éventualité d’une émancipation totale et complète dans un délai de trente ans, qui serait à nouveau déterminé par un référendum d’autodétermination.

Au vu de l’échec de la méthode Rocard  par le Président et son ministre des Outre-mer,  il serait intéressant pour les indépendantistes d’appliquer d’ici septembre une autre solution, formulée par l’IA et que le Président de la République, bien qu’adepte de cette méthode, n’a pas osé appliquer en NC,  à savoir une convention citoyenne, qui permettrait que la solution vienne directement de la société civile elle-même.

Il serait en tout cas surprenant que le scénario proposé par l’État en mars, une sorte d’Accord de Nouméa légèrement modifié, puisse aboutir, compte tenu des vives critiques reçues de tous  (cf. Un projet d’accord qui n’en est pas un – APROFED  ). Il conviendrait que l’association évite la valse des statuts et des projets, comme dans les années 1980, qui n’a fait qu’accroître les tensions.  Espérons que l’État ne s’amuse pas à faire chanter les partenaires locaux pour qu’ils cautionnent ce projet, en supprimant,  par exemple, l’aide au chômage partiel ou d’autres  mesures économiques nécessaires au pays.

L’association rappelle également  une autre solution qu’il serait judicieux d’étudier, utilisée d’ailleurs à l’époque de la colonisation,  qui constitue l’affranchissement, sur laquelle nous avons déjà écrit un article (cf.  Une autre voie vers la décolonisation : l’affranchissement ? – APROFED  ) et sur laquelle nous reviendrons prochainement.

 

Nous vous souhaitons une bonne lecture et vous rappelons que le fédéralisme est la seule solution pour concilier l’unité dans la diversité.

L’association APROFED