Nouvelle-Calédonie 2025, après la crise insurectionnelle de mai-juillet 2024, quel avenir? de F.Angleviel

Nouvelle-Calédonie 2025, après la crise insurectionnelle de mai-juillet 2024, quel avenir? de F.Angleviel
26 juin 2025

Nouvelle-Calédonie 2025, après la crise insurectionnelle de mai-juillet 2024, quel avenir? de F.Angleviel

Bonjour à tous,

L’association APROFED revient vers vous en cette fin de semaine afin de vous faire suivre le dernier ouvrage, en date de cette année, de Frédéric Angleviel, professeur honoraire des universités en histoire contemporaine, spécialiste de la colonisation et de l’Océanie francophone, intitulé : Nouvelle-Calédonie 2025, après la crise insurrectionnelle de mai-juillet 2024, quel avenir ?, dans lequel il propose comme solution au problème calédonien, la solution du double fédéralisme (interne et externe).

Vous pouvez acquérir son ouvrage au lien suivant : Nouvelle-Calédonie 2025 – Calédo Livres. La librairie en dispose encore en stock.

Vous pouvez également retrouver une présentation de son livre au travers d’une interview auprès d’Alexandre Rosada au lien suivant : Angleviel Frédéric auteur de Nouvelle Calédonie 2025. L’ avenir après le chaos de 2024 ?

F.Angleviel, au même que titre que l’association, rejoint ainsi la longue liste de personnalité (professeurs d’université en histoire ou droit, ancien haut-commissaire, ancien vice-recteur, ancien ministre, élus locaux et métropolitains) estimant que la seule solution concernant l’avenir de la Nouvelle-Calédonie s’avère être le double fédéralisme.

A ce titre, l’association vous recommande également la lecture des 2 dernières éditions (n°44 et 45) de la revue juridique, politique et économique de Nouvelle-Calédonie axées sur cette thématique du fédéralisme et accessibles aux liens suivants : Revue Juridique Politique et Economique de NC – Accueil. Son directeur d’édition, R.Bertram, résumant bien la notion de fédéralisme au territoire, à savoir que le fédéralisme en Nouvelle-Calédonie a réussi pacifier les luttes politiques pendant 36 ans. La reconnaissance de l’action fédérale apparaît globalement positive.

L’association se désole néanmoins que certains porteurs de cette notion pour la Nouvelle-Calédonie se soient quelques peu égarés ces dernières années, en passant d’un double fédéralisme au simple fédéralisme interne (Sonia Backès) pour des raisons purement politiciennes afin de ne pas dire la même chose que son opposant politique, P.Gomès. D’autres allant jusqu’à proposer un triple fédéralisme de type communautaire, ethnique, dit personnel comme P.Bretegnier, visant à accorder une souveraineté pleine et entière au peuple premier sur les terres de réserves qu’ils occupent encore actuellement, à savoir moins de 30% du territoire calédonien. Et enfin, pour finir, ceux proposant sur le modèle des Etats hybrides, entre Etat unitaire et Etat fédéral, qualifiés de régionaux comme en Espagne ou en Italie, de transformer le pays, en “Communauté Autonome de Nouvelle-Calédonie et Kanaky” (CANCK) au travers de J.Y Faberon et P. Frogier, ce qui ferait des futurs calédoniens, au vue de l’acronyme ci-avant, des futurs cancres, ce qui nous pensons ne leur plaira pas trop. Cette communauté, visant à supprimer l’actuel Congrès et gouvernement du territoire calédonien, pour répartir leurs compétences auprès des 3 provinces et laisser le soin à celles-ci de choisir le lien qu’elles souhaiteraient avoir avec la France (fédéré ou associé), amenant sans le dire une possible partition du pays comme mentionné entre autre par le ministre d’Etat, M.Valls, ou un régime d’apartheid, comme souligné par le député E.Tjibaou.

Comme mentionné dans un précédent article (cf. Le rapport sénatorial MAGRAS et l’intervention du député TJIBAOU le 04/02/2025 – APROFED), l’association se désole que l’ancien sénateur P.Frogier ai dévoyé une intention du Parlement français réfléchissant à mettre en place une politique de développement différencié selon chaque territoire ultramarin, en voulant appliquer cette différenciation entre les collectivités au sein d’un même territoire qu’est la Nouvelle-Calédonie. Reste à savoir si cette proposition émanait bien de sa propre personne ou provenait-elle de l’institution elle-même, à savoir du Sénat français.

Ces différents dévoiements autour de la notion de double fédéralisme, qui font l’affaire de l’Etat français qui n’en veut pas, est d’autant plus désolant que les indépendantistes kanaks comme rappelé dans plusieurs de nos articles, ne sont pas opposés à ce concept, car fonctionnant sous ce modèle au niveau tribal et politique au sein du FLNKS, ce dernier ayant même proposé dans les années 1980 un avant-projet de Constitution de Kanaky de type fédérale et en 2003, la volonté au sein du groupe du Fer de Lance, aux Iles Salomon, de créer une fois indépendant, les Etats fédérés de Mélanésie.

Si le livre de F.Angleviel semble parfois un peu sévère avec les indépendantistes, l’association rappelle et note au vu des discussions et négociations qui se sont tenues jusqu’à présent, que ceux sont les indépendantistes qui ont fait le plus de concessions, à savoir :

– être en faveur de la signature d’un 3e accord,

– être prêt à reculer la date de l’indépendance encore de plusieurs années,

– d’ajuster le corps électoral en vue d’intégrer les natifs,

– d’intégrer les autres communautés au sein du Sénat coutumier réorganisé,

– ne pas être contre un Etat fédéré, si celui-ci permet à Kanaky de devenir un Etat et que le droit à l’auto-détermination soit maintenu et fixé au travers d’une nouvelle date,

– d’accepter de discuter et négocier sans le président du FLNKS incarcéré en métropole,

– d’accepter de négocier à 5 et non à 2, seulement avec l’Etat, intégrant autour de la table, le parti des loyalistes, de l’Eveil Océanien et de Calédonie Ensemble.

Quid des concessions faites par ces autres partis ? L’association rappelle que ceux-ci ne sont utiles à l’Etat que pour une seule chose, à savoir servir de paravents, de paratonnerres, de prétextes. L’Etat demeurant le seul et unique marionnettiste tirant les ficelles. Les calédoniens dans leur ensemble ne sont pas dupes et savent bien à qui imputer l’origine de l’insurrection du 13 mai 2024.

Quid des concession de l’Etat, qui bien qu’ayant proposé l’adoption d’une loi fondamentale (Constitution) et l’acquisition de la compétence de la compétence (souveraineté interne selon Jellinek), il semble que ceci n’était qu’une façade afin d’aboutir à ne proposer seulement comme proposé par Calédonie Ensemble que l’intégration de quelques calédoniens au sein des administrations régaliennes et la création bien française de conseils et comités divers et variés sur les compétences régaliennes afin que les calédoniens puissent fournir un avis seulement consultatif, autrement dit un Accord de Nouméa bis agrémenté de quelques broutilles.

En vous souhaitant une bonne lecture et en vous rappelant que le fédéralisme est la seule solution pour concilier l’unité dans la diversité.

L’association APROFED