Nouvel avis sur le projet de « fédéralisation territoriale » portée par les loyalistes

Nouvel avis sur le projet de « fédéralisation territoriale » portée par les loyalistes
31 janvier 2025

Nouvel avis sur le projet de « fédéralisation territoriale » portée par les loyalistes

Bonjour à tous,

En cette fin de semaine, l’association APROFED revient vers vous suite à la réunion organisée par les loyalistes à la maison de la Nouvelle-Calédonie, à Paris, afin de promouvoir leur projet de “fédéralisation territoriale” (cf. Avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie : à Paris, les non-indépendantistes prêts à défendre la fédéralisation du Caillou )

Comme déjà évoqué par nos soins en décembre 2024, ce projet ne relève pas entièrement du fédéralisme (cf. La « fédération territoriale », une notion qui divise – APROFED ).

L’association s’étonne d’ailleurs du revirement du député calédonien Nicolas Metzdorf, défendant aujourd’hui un projet renforçant les provinces alors qu’en 2022 il prônait la suppression de ces mêmes provinces au profit du territoires et des communes et estimait le projet du rassemblement local comme un projet de partition qui ne dit pas son nom comme l’hyperprovincialisation. Cette dernière défendue par les Républicains calédoniens et certaines figures du Rassemblement n’était pas la voie prônée par Générations NC. « Pour nous, c’est un constat d’échec : ils disent ‘les Noirs et les Blancs, les indépendantistes et les non-indépendantistes, on ne peut pas vivre ensemble’. Mais dans 30 ans, ça donne quoi ? C’est quoi le but… ? » s’interrogeait alors Nicolas Metzdorf (cf. Générations NC veut supprimer les provinces – DNC.NC ).

L’association rappel que le fédéralisme ne se construit pas tous seul mais ensemble, en incorporant les idées de tous même différentes. Or, le projet de fédération des loyalistes n’intègre aucunes propositions du camp indépendantiste, pire reste sourd à leurs arguments. L’exemple d’un retour aux accords de Matignon-Oudinot souhaité par les loyalistes se situant ainsi à l’extrême opposé de la volonté des indépendantistes, lesquels ont clairement indiqué que l’accord de Nouméa constituait un seuil plancher ne pouvant être remis en question. Or du côté indépendantiste, les arguments relatifs au fédéralisme sont écoutés comme le mentionne Sonia Backès dans une interview (cf. Sonia Backès : « On a envie de vivre ensemble, mais pas de la même façon » – DNC.NC ). Un parti indépendantiste ayant même dit apparemment qu’il faut prendre des choses dans le fédéralisme voulu par les non-indépendantistes.

Ce projet de fédéralisme interne est d’autant plus étonnant de la part de Mme Backès que celle-ci défendait il y a peu, selon Pierre Bretegner, à mots couverts son projet de fédéralisme externe – les termes de « pays intégré » remplaçant ceux d’État fédéré. (cf.  La Nouvelle-Calédonie après 3 référendums, 2024, 155p). Cela afin de se différencier certainement de Philippe Gomes et son parti Calédonie ensemble qui reprend depuis peu l’idée de Mr Bretegner d’un fédéralisme double, à la fois interne et externe. Ainsi, comme l’a souligné la présidente du congrès de la Nouvelle-Calédonie, quelques temps après son investiture, la réelle problématique n’est pas le projet mais les égos des uns et des autres.

Ainsi à l’appel des indépendantistes à définir une date pour l’indépendance, l’association propose 2053, date du bicentenaire de la prise de la possession de la Nouvelle-Calédonie qui deviendra date de la liberté du peuple kanak s’il le souhaite via un nouveau référendum d’autodétermination. Durant cette période de 30 ans, l’association prône la finalisation du fédéralisme par l’Etat français en Nouvelle-Calédonie, au travers d’une souveraineté partagée, avec l’acquisition de la souveraineté législative permettant aux calédoniens d’adopter des lois dans ses domaines de compétences sans avoir à en référer à l’Etat et à être contrôlé par celui-ci. L’Etat ne conservant que les compétences régaliennes que sont la monnaie, la nationalité, la défense et la diplomatie. Ce que demande par ailleurs l’ensemble des collectivités d’outremer.

Pour de plus amples détails sur notre projet, nous vous invitons à consulter notre site à la rubrique suivante : avec la France – APROFED

 

En vous souhaitant une bonne lecture et en vous rappelant que le fédéralisme est la seule solution pour concilier l’unité dans la diversité.

L’association APROFED