Les richesses de l’Océanie et la nécessité de les considérer en tant qu’Océaniens

Bonjour à tous,

L’association APROFED vous répond cette semaine suite à l’annonce le mois dernier par l’Australie de 52 milliards de francs CFP pour soutenir son industrie métallurgique (cf.  L’Australie mobilise 52 milliards de francs pour renforcer l’industrie métallurgique | Les Nouvelles Calédoniennes  ).

Cet article indique que cette industrie représente près de 18 000 milliards de francs CFP, soit 150 milliards de dollars australiens, en exportations chaque année.

Un géant minier australien (BHP) a même lancé une offre de rachat de près de 40 milliards de dollars sur l’entreprise Anglo American en 2024 (cf. Anglo American rejette une offre de rachat de 34 milliards de livres sterling – Le Revenu  ), démontrant la capacité et la puissance de l’industrie minière et métallurgique océanienne.

A titre d’information, l’association rappelle ci-dessous les ressources minérales et autres présentes en Océanie, répertoriées par l’IA :

L’Océanie possède d’importantes ressources minérales, exploitées principalement en  Australie,  en Papouasie-Nouvelle-Guinée,  en Nouvelle-Calédonie,  aux Fidji  (Mélanésie)  et dans d’autres îles. Les principales ressources minérales exploitées dans la région sont :

1. Australie

L’Australie est l’un des plus grands producteurs mondiaux de plusieurs minéraux :

• • Fer  : Exploité dans la région de Pilbara (Australie occidentale).

• • Or  : Kalgoorlie et d’autres régions d’Australie occidentale.

• • Uranium  : Gisements à Ranger, Olympic Dam.

• • Charbon  : Principaux bassins houillers du Queensland et de la Nouvelle-Galles du Sud.

• • Bauxite  (utilisée pour l’aluminium) : extraite à Weipa (Queensland) et à Gove (Territoire du Nord).

• • Cuivre  : Olympic Dam (l’un des plus grands gisements au monde).

• • Nickel  : extrait en Australie occidentale.

• • Lithium  : Exploitation croissante pour les batteries (Greenbushes, Pilbara).

2. Papouasie-Nouvelle-Guinée

• • Or  : Mines Porgera, Ok Tedi et Lihir.

• • Cuivre  : Ok Tedi, Bougainville (exploitation suspendue depuis un conflit).

• • Nickel et cobalt  : gisement de Ramu.

3. Nouvelle-Calédonie

• • Nickel  : L’un des plus grands producteurs mondiaux.

• • Cobalt  : Associé aux gisements de nickel.

4. Fidji

• • Or  : Mine d’or Emperor, l’une des plus grandes du Pacifique Sud.

5. Autres îles du Pacifique

Certaines îles du Pacifique disposent également de ressources minérales :

• • Phosphates  : Iles Nauru et Banaba (exploitation presque épuisée).

• • Manganèse  : Groote Eylandt Island (Australie).

L’Océanie joue donc un rôle majeur dans l’exploitation mondiale de nombreux minéraux, notamment  le nickel, le fer, l’or, l’uranium et le lithium  , stratégiques pour les industries modernes.

À ce titre,  l’Océanie occupe une  place importante  dans l’exploitation des ressources minérales à l’échelle mondiale. Voici un aperçu de son rôle :

1. Un leader mondial dans certains minéraux stratégiques

• • Australie  :

• • • Premier producteur mondial de lithium  (essentiel aux batteries électriques).

• • • Premier producteur mondial de bauxite  (utilisée pour produire de l’aluminium).

• • • 2ème producteur d’or au monde  après la Chine.

• • • 2ème producteur mondial de minerai de fer  , principalement destiné à la Chine.

• • • Production importante d’uranium  (essentiel à l’énergie nucléaire).

• • • Forte production de charbon  , dont une grande partie est exportée vers l’Asie.

• • • 1re place en matière d’exportations de GNL  (Australie). L’Australie est un  important producteur de gaz naturel liquéfié (GNL)  et rivalise avec le Qatar pour la  première place mondiale en matière d’exportations  .

• • • Pétrole et gaz  : L’Australie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Timor-Leste exploitent d’importants gisements de pétrole et de gaz naturel  , notamment au large de la région du détroit de Bass et au large de l’Australie occidentale.

• • Papouasie-Nouvelle-Guinée  : exploitation d’or, de cuivre et de nickel.

• • Nouvelle-Calédonie  : acteur incontournable du  nickel (4ème producteur mondial)  , utilisé pour les batteries et la sidérurgie.

2. Un continent clé pour les énergies du futur

Avec ses vastes réserves de  lithium, de nickel et de cobalt  , l’Océanie joue un rôle croissant dans la transition énergétique, notamment pour les batteries électriques.

3. Défis et enjeux

• • Dépendance aux marchés asiatiques  , notamment chinois.

• • Problèmes environnementaux et tensions locales  , notamment avec les populations autochtones.

• • Concurrence accrue  avec d’autres pays producteurs, comme l’Amérique du Sud, pour le lithium.

En résumé, l’Océanie est une puissance minière majeure, avec une  position dominante  dans l’extraction de plusieurs minéraux stratégiques essentiels à l’industrie mondiale.

Il serait donc temps pour l’association que les Etats océaniens se rassemblent , notamment australien et mélanésien, comme le propose notre solution 2 (cf.  sans la France – APROFED  ),  en vue de consolider leurs positions de leaders économiques au niveau mondial.

En termes de ressources en nickel, cela placerait l’Australie parmi les trois premiers pays au monde,  non seulement en tant que producteurs mais aussi en tant que détenteurs de réserves de ce métal.

La capacité financière de ce secteur en Australie pourrait s’avérer intéressante dans le cadre de la recherche de nouveaux partenaires pour les industriels du Nickel actuellement implantés en Nouvelle-Calédonie.

Cette  recherche de nouveaux partenaires est d’autant plus cruciale pour l’avenir du territoire qu’il ne peut compter sur la France,  qui souhaite garder la mainmise sur ces richesses, soutenant financièrement l’usine historique détenue par une entreprise française Eramet (cf.  L’État et Eramet effacent la dette de la SLN calédonienne  ) et en partie celles des loyalistes du Sud (cf.  Nouvelle-Calédonie : l’État prête 140 millions d’euros à l’usine de nickel de Prony  ) mais pas l’usine du Nord détenue par les indépendantistes, allant jusqu’à bloquer d’éventuels acquéreurs des parts de l’actionnaire Glencore et remettant ainsi en cause les fondements de l’accord de paix de Nouméa de 1998.

Il faut aussi rappeler que les difficultés financières de la filière Nickel ont certes des causes mondiales, avec une offre excédentaire faisant chuter les prix, tout cela  organisé par la Chine mais aussi par la France, qui, bien que fustigeant à longueur de journée l’Empire du Milieu, notamment auprès des Calédoniens, prédisant même une nouvelle colonisation chinoise en cas d’indépendance,  participe à la construction de la plus grande mine de Nickel au monde, en Indonésie, sur le site de Weda Bay  (cf. Nickel – Eramet  )  avec comme partenaire, une entreprise chinoise, Tsingshan  , premier producteur mondial d’acier inoxydable,  ceci grâce en partie aux revenus de l’industrie calédonienne et de la SLN,  dont la moitié des revenus (environ 60 milliards de fcfp) sont reversés chaque année sous forme de dividendes aux actionnaires d’Eramet en France, comme le précisent ses statuts. Il est à noter que la  société Eramet investit également dans des mines de lithium en Argentine et que bien que présentant des comptes excédentaires, elle laisse la SLN en difficulté financière  (cf.  SLN en procédure de conciliation  ), sachant que l’Etat français soutiendra toujours l’entreprise afin d’avoir continuellement une présence française sur le territoire.

Il est également  regrettable que la SLN, et donc Eramet, doive faire peser sur ses propres salariés ces difficultés, dont elle est en partie responsable,  en réduisant les effectifs (cf. La SLN fixe de nouveaux objectifs pour une sortie de crise | Les Nouvelles Calédoniennes  ) en prétextant la forte hausse des coûts de l’énergie, en la comparant aux bas coûts des usines chinoises de Nickel en Indonésie, dont Eramet est responsable.

Là encore, il serait intéressant de se rapprocher de nos voisins australiens qui comptent construire la plus grande centrale solaire du monde  (cf. L’Australie annonce vouloir construire la « plus grande » centrale solaire du monde  ) pour alimenter en partie via un câble sous-marin, Singapour, avec le projet Sun Cable. Cette orientation est jugée plus judicieuse au  niveau environnemental que la centrale flottante turque alimentée au fioul qu’utilise actuellement la SLN  (cf. Une centrale flottante au fioul pour sécuriser la production de la SLN en Nouvelle-Calédonie  ). Là encore, il convient de rappeler qu’en  Océanie, au niveau des énergies renouvelables  : l’Australie investit dans le solaire et l’éolien, tandis que certaines îles développent l’hydroélectricité et la géothermie.

Pour conclure sur le sujet du nickel, il convient de noter que l’Indonésie, souhaitant ne pas être entièrement sous contrôle chinois, souhaiterait créer un cartel du nickel  (cf. Matière à réflexion : L’Indonésie veut un cartel des producteurs de nickel  ), à l’image de l’OPEP pour les hydrocarbures, afin de soutenir les prix et l’industrie de ce secteur pour les différents pays producteurs.  La Nouvelle-Calédonie a déjà fait savoir à deux reprises qu’elle était favorable à cette mesure, envoyant même une délégation en Indonésie en 2013 pour en discuter  (cf. La Nouvelle-Calédonie favorable à une « OPEP » du nickel ;  Nouvelle-Calédonie : les indépendantistes veulent la création d’une Organisation des pays exportateurs de nickel • TNTV Tahiti Nui Télévision  ).  Mais comme l’a souligné un élu indépendantiste,  cela se fera avec l’accord de la France,  car elle détient la compétence souveraine de la diplomatie.  Et encore une fois, plutôt que de soutenir ses industries du nickel avec un prix du métal plus élevé, l’Etat, se positionnant en acheteur, préfère avoir un prix bas pour ledit métal,  avec un projet comme celui de Weda Bay, avec un coût énergétique bas grâce au charbon, un coût de main d’oeuvre plus faible qu’en Nouvelle-Calédonie et encore une fois au détriment de l’environnement.

Outre ces richesses minérales, l’Océanie est un continent riche et possède d’autres immenses ressources naturelles telles que :

1.  Ressources forestières

• • La Papouasie-Nouvelle-Guinée et les îles Salomon possèdent d’importantes  forêts tropicales qui sont exploitées pour le bois d’œuvre  (exportation vers la Chine et l’Asie du Sud-Est).

2.  Ressources marines

• • La pêche au thon  est une ressource vitale pour les économies des îles du Pacifique.

• • Exploitation minière de coraux et de perles  en Polynésie française  et en Australie.

3.  Ressources agricoles

• • Australie et Nouvelle-Zélande :  élevage de moutons et de bovins, production de blé, de vin, de laine et de lait.

• • Îles du Pacifique :  Culture de coprah (noix de coco), de café, de vanille, de cacao et de fruits tropicaux.

Nous vous souhaitons une bonne lecture et vous rappelons que le fédéralisme est la seule solution pour concilier l’unité dans la diversité.

L’association APROFED