Le projet de République fédérale de Ma’Ohi Nui (tahiti)

Le projet de République fédérale de Ma’Ohi Nui (tahiti)
07 avril 2025

Le projet de République fédérale de Ma’Ohi Nui (tahiti)

Bonjour à tous,

L’association APROFED revient vers vous en ce début de semaine suite à la publication de la synthèse de l’avant-projet de constitution de la république fédérale de Ma’ohi Nui (Polynésie française actuelle) par le le Tavini, parti indépendantiste tahitien.

Comme déjà mentionné dans l’un de nos précédents articles (cf. Rapport d’information sur l’avenir institutionnel des outre-mer – APROFED), la solution du fédéralisme est également à l’étude au sein de l’archipel polynésien en vue d’une évolution future de son statut.

Il est à noter que celui-ci se rapproche du projet de “fédéralisme interne” proposé par les non indépendantistes calédoniens avec une transformation des archipels (société, tuamotu, marquises, …) en Etats fédérés à l’instar des provinces (nord, sud, …) calédoniennes et le passage du territoire polynésien dans son ensemble en un Etat fédéral comme ce que souhaitent les loyalistes pour la Nouvelle-Calédonie.

Il conviendrait à se demander si les leaders loyalistes calédoniens ne défendent pas leur projet sur le mauvais territoire et si le député non indépendantiste calédonien, Nicolas Metzdorf, n’aurait pas mieux fait d’intervertir sa circonscription non pas avec Alcide Ponga mais plutôt avec son homologue polynésien. A une semaine près, on aurait pu penser à un poisson d’avril!

La seule différence étant que les tahitiens souhaitent mettre leur projet fédéral en place une fois l’indépendance obtenue, à l’instar des indépendantistes kanaks dans les années 80, cela dans un délai estimé selon leur président de 3 à 15 ans. A moins de susciter le même intérêt par les Etats-Unis que pour le Groenland, l’association ne voit pas par quel miracle, la Polynésie française réussirait à tordre le bras subitement à la France en vue d’obtenir son indépendance. Bien qu’elle ne dispose pas de richesses minières comme la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie permet à la France par sa ZEE d’être la seconde puissance maritime mondiale derrière les Etats-Unis. Par ailleurs, toute indépendance conduirait indubitablement à “l’effet domino” consistant à ce que les autres territoires ultramarins demandent également leurs émancipations en vue d’acquérir leurs souverainetés pleines et entières, ce que jamais n’acceptera l’Etat français pour qui la page de décolonisation est tournée depuis près de 60 ans.

Il convient de rappeler que les pays d’Afrique et d’Asie ont pu obtenir leurs indépendances non seulement au prix de guerres contre la France faisant un nombre incalculables de morts mais également par ce que leurs populations étaient deux fois plus nombreuses que la population française métropolitaine, ce qui n’est pas le cas des outremers actuels, derniers confettis de l’Empire.

L’exemple des affrontements et destructions en 1995 à Papeete à l’annonce de la reprise des essais nucléaires (cf. HISTOIRE – 1995 : reprise des essais nucléaires, Tahiti explose) , s’apparentant aux évènements de 2024 en Nouvelle-Calédonie, démontre bien cela. La Polynésie française demeure française, les indépendantistes demandent toujours l’indépendance et l’Etat français y est toujours présent et continue d’administrer le territoire en y imposant sa souveraineté, donc sa volonté.

Les quelques réticences concernant les essais nucléaires de la part des tahitiens n’ayant eu que peu d’impact, ceux-ci s’étant résignés tout comme les pays voisins de la zone pacifique qui ont même eu droit à la visite de la DGSE (cf. Affaire du Rainbow Warrior — Wikipédia) et des moyens de rétorsions économiques, dénotant la capacité de nuisance de la France, même si avec l’appui du Royaume-Uni et des Etats-Unis, certains pays de la zone se sont permis certaines libertés dans une certaine limite (cf. Crise des sous-marins australiens — Wikipédia).

Ainsi, la solution fédérale au sein de la France demeure la seule option, à moins d’un revirement géopolitique des grandes puissances. Malheureusement, la forte implication de l’Australie dans l’OTAN, jusqu’à devenir un partenaire non membre, laisse peu d’espoir de trouver au sein de l’île-continent, un allié pour toute autre option, à moins d’explorer la piste du rachat du territoire comme mentionné dans l’un de nos articles (cf. Une autre voie de décolonisation : l’affranchissement ? – APROFED).

En vous souhaitant une bonne lecture et en vous rappelant que le fédéralisme est la seule solution pour concilier l’unité dans la diversité.

L’association APROFED