
Le président Macron soutient le plan d’autonomie du Sahara occidental
Bonjour à tous,
L’association APROFED revient à nouveau vers vous afin de vous faire suivre une actualité à l’internationale pouvant intéresser la Nouvelle-Calédonie.
En effet, le président de la République française Emmanuel Macron a décidé de soutenir en ce début de semaine le plan de large autonomie proposé par le Maroc en vue de la gestion du Sahara occidental, territoire classé comme non autonome par l’ONU.
Pour rappel, le Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole qui depuis 1976 est revendiqué par le Maroc qui contrôle et administre près de 80% du territoire. Les 20% restants étant géré par le Front Polisario composé des populations locales, lesquelles exigent la mise en œuvre d’un referendum d’auto-détermination en vue d’obtenir l’indépendance et ainsi mettre en place la République Sahraouie arabe démocratique (RASD), soutenue par l’Algérie. Cette revendication a fait l’objet d’un conflit armé de 1976 à 1991 et de plusieurs accrochages en 2010 et 2020.
Si l’association ne se prononce pas sur le dossier en lui-même, non résolu depuis 40 ans, elle note intéressant le plan de large autonomie proposé par le Maroc, soutenu sur la scène internationale par des pays comme les Etats-Unis, l’Allemagne, l’Espagne et aujourd’hui la France.
Ce plan, détaillé en 35 points clés, pouvant s’apparenter à une constitution, interpelle l’association dans la mesure où il tend à ressembler au statut actuel de la Nouvelle-Calédonie actuelle voir même au delà.
En effet, si le Maroc conserve selon les points 6 et 14 les pouvoirs régaliens, il permet au point 12 à ce que le Sahara occidental soit compétent dans le domaine de la police locale et des tribunaux.
L’élection du Parlement (pouvoir législatif) est selon le point 19 en partie issu du suffrage universel et en partie de membres issus des tribus sahraouies (aspect coutumier).
Le point 20 concernant les prérogatives du chef de gouvernement du Sahara mentionne qu’il représente également l’Etat Marocain. Pour la Nouvelle-Calédonie, ce serait comme si le président du gouvernement local occupait également le poste de celui de haussaire.
Le point 31 prévoit dans le cadre de la mise en place de ce statut une amnistie pour les personnes ayant participé aux différents conflits par le passé.
Néanmoins, l’association note qu’au point 24, les lois du Sahara occidental devront respecter la constitution marocaine. Comme en Nouvelle-Calédonie, le Sahara occidental risque d’être ainsi limité dans ses moyens d’actions. C’est pourquoi, l’association préconise pour le futur statut calédonien l’obtention d’une souveraineté législative concernant les compétences qu’elle a d’ores et déjà comme ont pu l’obtenir la Nouvelle-Zélande, le Canada ou l’Australie vis-à-vis du Royaume-Uni, afin de ne plus soumettre les lois de pays auprès du Conseil d’Etat ou du Conseil Constitutionnel, quitte à ce que la Nouvelle-Calédonie se dote d’une constitution ou d’une convention à l’instar de la Nouvelle-Zélande dans le cadre d’un Etat fédéré.
Si le plan de large autonomie prévue pour le Sahara occidentale semble intéressant, il demeure cependant primordiale à être encadré dans le temps en vue certes d’un développement du territoire avec le soutien du Maroc mais avec l’objectif d’un vote d’autodétermination à terme visant à la population du Sahara occidentale de décider sur son éventuelle indépendance. Celle-ci s’étant déjà exprimé au travers du Front Polisario afin de ne pas être intégré ni à l’Etat du Maroc, ni à celui de Mauritanie.
Retrouvez l’ensemble des points du plan d’autonomie marocain au lien suivant : Points clés du plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara occidental (atalayar.com)
Ainsi que la position récente de la France sur ce dossier : Sahara occidental : Emmanuel Macron soutient le plan du Maroc, l’Algérie rappelle son ambassadeur (ouest-france.fr)
En espérant que le président de la République face le même travail pour la Nouvelle-Calédonie.
En vous souhaitant une bonne lecture et en vous rappelant que le fédéralisme s’avère être la solution.
L’association APROFED