La Nouvelle-Calédonie ou le Caillou gaulois sur terrain de jeu anglo-américain

La Nouvelle-Calédonie ou le Caillou gaulois sur terrain de jeu anglo-américain
19 décembre 2024

La Nouvelle-Calédonie ou le Caillou gaulois sur terrain de jeu anglo-américain

Bonjour à tous,

L’association APROFED revient vers vous cette semaine afin de vous faire suivre une série d’articles d’une autre association nommée « Les Yeux du monde » rédigée par Yoann Lusikila, diplômé de science politique à l’université de Lausanne. Cette série composée de 7 articles s’intitule : La Nouvelle-Calédonie ou le Caillou gaulois sur terrain de jeu anglo-américain

Vous pouvez retrouver l’ensemble de cette série d’articles directement sur le site de leur association au lien suivant : Accueil – Les Yeux du Monde

Pour résumé, on y apprend notamment que :

– la Nouvelle-Calédonie attise l’appétit des puissances concurrentes dans la région, les États-Unis, la Chine ou encore l’Australie.

– la Nouvelle-Calédonie fait office d’îlot en zone d’influence hautement dominée par les États-Unis.

– Si la Nouvelle-Calédonie est devenue une colonie française, c’est avant tout en réponse à la domination globale des Britanniques au sein du Pacifique-Sud et pour contrecarrer la montée en puissance incontestée des Britanniques.

– Washington était le principal arbitre des relations internationales dans la région Pacifique. Rendre cet état de fait pérenne, telle allait être l’une des préoccupations principales des Américains, dans le monde post-1945.

– L’émancipation de l’archipel (NC) de la tutelle française rimerait avec la perte d’un avantage concurrentiel significatif pour l’économie de l’Hexagone.

– En perdant la Nouvelle-Calédonie, la France perdrait donc son accès à une ressource minérale hautement stratégique (Nickel) pour son industrie. Cela, en sus de se voir amputée d’un potentiel avantage hautement concurrentiel face à la Chine.

– derrière la question de l’indépendance néocalédonienne se joue la redéfinition de l’influence et du partage des marchés, essentiellement entre la France et les États-Unis.

– sous Napoléon III, la Nouvelle-Calédonie est devenue une colonie française, avant tout et surtout, pour concurrencer l’influence commerciale grandissante des Britanniques, au sein de cette partie du monde

– la France, elle a, à plusieurs reprises, accusée l’Australie d’apporter son soutien aux indépendantistes kanaks. Ce fut en effet le cas lors d’un vote à l’assemblée de l’Organisation des Nations unies (ONU), en 1986. À cette occasion, l’Australie s’était prononcée pour l’inscription de la Nouvelle-Calédonie sur la liste des territoires non-autonomes et à décoloniser. Ce qui avait conduit la France à expulser le Consul australien de Nouméa.

– l’alliance de l’Australie, du Royaume-Uni et des États-Unis (AUKUS) laissait aisément transparaître la volonté des Américains et de ses deux alliés traditionnels, le Royaume-Uni et l’Australie. Il s’agissait, somme toute, d’évincer toute forme d’influence française au sein du Sud Pacifique. Espace géographique qui a toujours été, depuis le XIXe siècle, essentiellement un terrain de jeu anglo-saxon. 

– à la suite de la Seconde Guerre mondiale, Roosevelt ne cacha pas son intention d’annexer la Nouvelle-Calédonie à la nation étasunienne, en échange de prêt-bail concédé à la France. Ce que De Gaulle refusa.

– La Nouvelle-Calédonie est un archipel français situé en plein milieu du Pacifique Sud sur un terrain de jeu historiquement anglo-américain. ce territoire apparaît comme un caillou gaulois dans la chaussure des Américains. 

– il faut désormais également analyser la question de l’accession ou non de la Nouvelle-Calédonie à l’indépendance, et ses conséquences sur le long terme dans les rapports de force qui se jouent dans la région, notamment entre la France et les États-Unis.

– Washington ne peut pas compter sur un alignement militaro-stratégique de la France aussi étroit que celui qu’il obtient de puissances militaires que sont la Corée, le Japon, l’Australie ou encore les dragons asiatiques.

–  l’expansion militaire spectaculaire de la Chine a permis à l’alliance Australie, Royaume-Uni et États-Unis (AUKUS) de diminuer drastiquement l’influence française, au profit des États-Unis, au sein de l’Indo Pacifique.

– L’alliance AUKUS entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis a non seulement écarté la France de la scène régionale, mais a également renforcé l’influence américaine sur l’Australie. 

– Tandis que Pékin et Canberra apaisent leurs tensions commerciales, Paris voit s’éloigner ses rares leviers dans la région.

– L’accession à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, dans un tel contexte, serait le coup de grâce infligé à la France et la victoire finale des États-Unis.

– Grâce à l’AUKUS, les États-Unis ont  accru leur influence sur l’Australie. Cela, tout en retirant à la France une influence de poids dans le Pacifique.

– Plus que l’expansionnisme chinois, il semble davantage que c’est la présence diplomatique, militaire et commerciale de la France que les Américains visaient.

– Face à l’alliance de l’AUKUS et au réchauffement des relations sino-australiennes, Paris a tout perdu dans cette affaire.

– L’Australie est désormais dans une situation de dépendance militaire et sécuritaire, vis-à-vis des États-Unis.

– pour 47 % de la population australienne interrogée sur ce sujet, l’alignement systématique de l’Australie sur les États-Unis en cas de conflit, dans le cadre de l’accord AUKUS, est davantage une préoccupation, que celui d’un hypothétique affrontement avec la Chine.

– la Nouvelle-Calédonie risque de se retrouver, à son tour, vassalisée par la puissance américaine. 

– la Nouvelle-Calédonie est un atout et une arme de guerre militairement et économiquement stratégique pour les Français.  Aux yeux des Américains, elle fait office de butin de guerre convoité et le moyen de porter atteinte à l’influence française en Indo-Pacifique. 

– Depuis 1945, ce Caillou fait office d’obstacle aux intérêts et à la stratégie américaine au sein du Pacifique.

– L’indépendance néocalédonienne sonnerait le glas de l’existence du vieux Caillou gaulois sur un terrain de jeu devenu essentiellement américain

 

– Ainsi, au regard de la situation, tout laisse à penser que le processus d’indépendance néocalédonienne ne serait donc, de facto, qu’un transfert de propriété entre la France et les États-Unis. 

En vous souhaitant une bonne lecture et en vous rappelant que le fédéralisme est la seule solution pour concilier l’unité dans la diversité.

L’association APROFED