
Intégrer le Commonwealth australien ?
Bonjour à tous,
L’association APROFED revient vers vous cette semaine afin de rappeler à tous, alors que l’ensemble des élus sont à Paris afin de discuter des modalités d’un nouvel accord, qu’il existe une autre solution pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie avec nos voisins du pacifique et le grand frère australien.
Comme mentionné dans le rapport du député guyanais Rimane (cf. Rapport d’information, n° 774 – 17e législature – Assemblée nationale ) sur l’avenir institutionnel des outremers, il y est stipulé qu’en Nouvelle-Calédonie, un parti politique nommé l’éveil océanien militait pour la création d’un “Commonwealth à la française” qui rapprocherait les différents territoires français du pacifique, comme le confirme l’un de ces membres dans une interview sur la chaîne ITVNC (cf. Vaimu’a Muliava « La troisième voie est la seule voie » – Évènements 2024 Témoignages ).
Or, comme le rappelle l’association APROFED sur son site, il existe une autre solution (cf. sans la France – APROFED ) à savoir demander l’intégration au Commonwealth australien grâce à l‘article 121 de la Constitution australienne qui stipule en effet que : « Le Parlement peut admettre en tant qu’État toute colonie ou territoire qui n’est pas encore un État, et peut, à cet effet, fixer les conditions de son admission et les modalités de sa représentation dans l’une ou l’autre chambre du Parlement. » Cet article permet donc au Parlement australien d’intégrer de nouveaux États dans la fédération, en définissant les conditions spécifiques de leur admission et de leur représentation parlementaire. L’article 6 de la Constitution australienne listant les Etats intégrant déjà ce Commonwealth. Il est intéressant de noter que la Nouvelle-Zélande face partie de ces Etats bien qu’elle n’ai finalement pas rejoint la fédération australienne et est restée un pays indépendant.
L’association rappelle également, selon la thèse de Léa Havard (cf. L’Etat associé : recherches sur une nouvelle forme de l’Etat dans le Pacifique Sud – TEL – Thèses en ligne (hal.science), que bien qu’un territoire lorsqu’il décide de s’associer avec un autre, celui le fait généralement avec son ancienne métropole ou puissance administrante, rien de l’empêche de s’associer avec l’Etat de son choix. Ainsi, plutôt que de prêcher un Etat associé avec la France comme le réclame certains indépendantistes, en vain, dans la mesure où la France a peu de chance de choisir cette option, pourquoi ne pas se tourner vers nos voisins du pacifique?
Il convient aussi de rappeler qu’au niveau économique l’Australie et la Nouvelle-Zélande disposent de certains indicateurs supérieurs à ceux de la France. Avec un PIB cumulé de près de 2 000 milliards de dollars par an pour moins de 40 millions d’habitants, l’Australie et la NZ disposent ainsi d’un indicateur de richesse bien supérieur à la France, avec un PIB par habitant de l’ordre de 52 000 USD pour la NZ et 67 000 USD pour l’Australie contre seulement 45 000 USD pour la France en 2023. Le taux d’emploi, à savoir la part de la population en emploi, est également meilleur avec un taux proche de 75% pour l’Australie et la NZ contre seulement 68% pour la France. Ces chiffres étant sans compter ceux d’un autre voisin du Pacifique que sont les Etats-Unis, allié de l’Australie, qui dispose d’un PIB par habitant de l’ordre de 80 000 USD, d’une productivité et d’un taux d’emploi également supérieur. Sans compter que les États-Unis dominent dans des secteurs clés comme la technologie, la finance, et l’innovation, avec des entreprises comme Apple, Google, Microsoft et Amazon, qui génèrent des revenus énormes et contribuent fortement à la productivité économique.
Il serait ainsi peut-être temps de changer de paradigme (de fusil d’épaule) afin de faire rentrer la Nouvelle-Calédonie dans une nouvelle ère comme cela fut le cas lors de la 2nd guerre mondiale avec l’arrivée des américains en Nouvelle-Calédonie qui fut une révolution pour beaucoup. Il serait de ce fait plus intéressant de se tourner vers ces voisins en vue de discuter de la reconstruction du pays plutôt qu’avec la France qui tarde à le faire et lorsqu’elle se décide, le fait sous la forme de prêts, demandant à être rembourser tel un usurier.
L’association rappelle aussi au vu du PIB de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande que la Nouvelle-Calédonie pourrait se tourner vers eux plutôt que les Brics+ pour demander leur rachat vis-à-vis de la France à l’instar de ce que propose le président Trump pour le Groenland. Selon l’IA, si l’on devait donner une estimation purement spéculative du coût d’une indépendance « achetable », cela pourrait aller de 10 à 50 milliards d’euros, selon les modalités négociées, soit 1 à 5 fois le PIB actuel de la Nouvelle-Calédonie. Ce chiffre prenant en compte :
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- Une compensation pour l’arrêt des aides françaises (étalée sur plusieurs années).
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- La reprise de certaines infrastructures et services actuellement fournis par la France.
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- L’investissement nécessaire pour rendre le pays autonome.
Cette estimation pouvant être atténuée et minorée avec la mise en place de l’accord de libre échange entre l’union européenne et l’Australie, à l’instar de celui mise en place entre la France et Haiti au 19e siècle, qui bien que débuté en 2018 n’a pour l’heure pas abouti. En effet, plusieurs obstacles, notamment concernant l’accès au marché agricole et la protection des indications géographiques ont amené à des désaccords. En octobre 2023, les discussions ont de nouveau échoué, les deux parties n’étant pas parvenues à un compromis sur ces questions clés. En l’absence d’un accord de libre-échange, les relations entre l’UE et l’Australie sont actuellement régies par un accord-cadre entré en vigueur le 21 octobre 2022. Cet accord vise à renforcer la coopération dans divers domaines, notamment la politique étrangère et de sécurité, le commerce, la recherche, l’innovation, l’éducation et le développement durable. En résumé, bien qu’un accord de libre-échange complet entre l’UE et l’Australie ne soit pas encore en place, les deux parties continuent de collaborer dans le cadre de l’accord-cadre existant.
En vous souhaitant une bonne lecture et en vous rappelant que le fédéralisme est la seule solution pour concilier l’unité dans la diversité.
L’association APROFED