
Avis sur la dissolution et la partition
Bonjour à tous,
L’association APROFED revient vers vous en ce jour face à la situation liée à la dissolution de l’assemblée nationale en métropole.
Si des tensions émergent au niveau nationale faisant craindre l’émergence de nouvelles émeutes, cette situation révèle bien la problématique d’avoir un Etat centralisateur où lorsque les institutions font défaut, l’ensemble de la nation se trouve paralysée.
Or l’exemple des voisins allemands et belges, tous deux fédéralistes, a permis de démontrer par le passé qu’un blocage des institutions fédérales (nationales) n’empêchait pas les Etats fédérés (régions) de continuer à exercer leurs compétences à leurs échelles dans la mesure où le fédéralisme distingue celles-ci : l’Etat fédérale étant en charge des compétences régaliennes, le reste des compétences étant à la charge des Etats fédérés et autres collectivités (communes, …).
L’association APROFED se désole néanmoins face à cette situation des propos du président de la république exigeant des préalables à la nomination d’un 1er ministre, à savoir notamment que celui-ci ne devait pas être du parti ayant remporté les législatives.
Pour notre part, la nomination d’un 1er ministre écologiste, comme Yannick Jadot, permettrait de trouver un compromis dans la mesure où l’écologie est une thématique transversale et que la problématique climatique est aujourd’hui préoccupante. Cette élection permettrait ainsi d’éviter la nomination d’un 1er ministre LFI par le président.
Néanmoins, ce dernier parti ayant remporté les élections, il est tout à fait normal qu’il occupe l’un des 4 postes protocolaires au somment de l’Etat comme par exemple le perchoir à l’assemblée nationale. La présidence du Sénat pouvant être laissée aux socialistes.
Au niveau des ministères, il apparaît également logique que le Nouveau front populaire obtienne une majorité d’entre eux, environ 10 sur 15, laissant les ministères régaliens au parti du président mis à part peut-être les affaires étrangères et le budget, lui laissant en contre partie les sports en vue d’avoir une continuité au vu des JO. Les autres ministères étant attribués en majorité à LFI, avec néanmoins un ministère de l’environnement affecté aux écologistes, et 3 à 4 ministères aux socialistes comme la santé, l’éducation voir l’agriculture.
Ce type d’accord permettrait ainsi de dégager une majorité de députés pour voter des lois avec une politique plus à gauche faisant ainsi le pendant aux premières années du président E.Macron clairement à droite, à l’instar de ce qu’avait vécu a contrario le président Mitterrand dans les années 80 et le président Chirac par la suite.
L’association constate que la difficulté de trouver un accord politique n’est pas typiquement calédonienne.
Si nous nous permettons cet aparté sur la situation métropolitaine est que la situation calédonienne ne pourra pas se permettre des mois d’attentes tant pour relancer la reconstruction et l’économie, que pour la recherche d’un nouvel accord post Nouméa.
Car si la situation devait perdurait jusqu’au mois de Septembre, l’association craint que l’insurrection du mois de Mai de cette année ne se transforme en possible révolution avec la demande du départ définitive de la France par les indépendantistes et une mise en œuvre concrète sur le terrain.
C’est pourquoi l’association renouvèle sa solution du fédéralisme qui semble être la meilleure alternative dans la mesure où elle est partiellement mise en œuvre en Nouvelle-Calédonie.
Cette solution étant à préférer à la partition comme proposé encore il y a peu par certains leaders non indépendantistes, non seulement irréalisable concrètement sur le terrain, juridiquement contraire aux accords de Nouméa et refusé une première fois par l’Etat français ainsi que par la population calédonienne au travers du vote sanction contre ces leaders aux dernières élections sénatoriales.
L’association APROFED demande par conséquent à la presse d’éviter de relayer sur des canaux grand public se genre de proposition, sous peine de prendre le risque d’attiser le feu, et de préférer de diffuser des solutions émises par la population ou instance désireuse de trouver une solution consensuelle.
En vous remerciant et vous rappelant que le fédéralisme est la solution.
L’association APROFED